CHAPTER ONE ♦ "Because we all lived in a fairy >tale."

A L'EPOQUE TU ÉTAIS : Tweedle Dee ♦ LE CONTE : Alice au Pays des Merveilles ♦ TON RÔLE DANS L'HISTOIRE : un simple conteur, un peu farfelu il est vrai, mais un conteur qui aime ses histoires, qui aime qu'on l'écoute, qui aime conter et qui aime faire perdre la tête. ♦ DE QUEL COTE ES-TU ? : du côté des gentils il semblerait, de toute manière il se souvent pas, alors pour lui il n'y a que Yaël, et Yaël il est cool. ♦ TON DERNIER SOUVENIR : des huîtres, peut-être, et des rires, lui qui finit la phrase de son frère, un mot prononcé en même temps, le regard perplexe d'une jolie blonde, et une nouvelle histoire qu'on conte. Certainement un souvenir de noël, Yaël pense, mais c'est étrange, il n'a pas de cousine blonde.


« QU'ON LUI COUPE LA TÊTE !!!! » Tweedle Dee explose de rire, roule en arrière et pleure, pleure, pleure, pleure. Son frère se mouche bruyamment alors qu'à leurs côtés un lapin blanc arrive, panique, paranoïaque, se serre nerveusement les mains. « Arrêtez de pleurer, par pitié, pitié, pitié, vous allez tous nous noyer, et la Reine... la Reine... » Ses pattes blanches trempent déjà dans l'eau, il sautille sur place, essaye de ne pas mouiller sa veste. « Vous savez comment elle est, elle risque de nous trancher la tête à tous, je n'ai pas envie de me balader avec ma tête sous le bras, vous savez, c'est... oh mon dieu, vous avez vu l'heure ? » Tweedle Dee se redresse et arrête de pleurer, même si le fou rire lui donne des crampes à l'estomac, on a pas idée de donner une sentence si drôle, et il fronce ses sourcils. « C'est de la confiture dans votre montre ? » « Oui, c'est le Chapelier. » Le jumeau trempe son doigt dans la confiture et le glisse dans sa bouche, levant les yeux au ciel. « Me croyez vous imbécile ? C'est bien là de la confiture, je sais encore ce que c'est, et le Chapelier ne goûte pas ainsi... » « Oh ça non, il ne goûte pas ainsi. » Tweedle Dum approuve violemment de la tête, elle va finir par rouler au sol sans l'ordre de la Reine, et Tweedle Dee va se remettre à rire bientôt, et se remettre à pleurer, alors le Lapin Blanc déguerpit avant de se prendre une nouvelle averse sur les oreilles. Dee hausse les épaules, et finit par se pencher vers son frère. « Attrapons Alice, elle traîne encore dans les rosiers. » Et les voilà qui s'emparent de la demoiselle, elle se croyait sans doute caché à la vue de la Reine, et d'ailleurs, « … ce qui me fait penser à cette histoire de roses blanches devenues rouges, et la tête d'un mumrath imprudent. » « Vous avez le temps de l'écouter, n'est-ce pas Alice ? » « Evidemment Dum, commence. » « Je t'en prie, Dee. » « Je n'en ferais rien, Dum. » « Oh, merci Dee. » Alice soupire doucement, prisonnière des jumeaux.

CHAPTER TWO ♦ "now, we are trapped in a curse..."

Yaël rentre dans l'appartement, la tête basse, enfouie entre ses épaules et il pose les clefs sur le meuble d'entrée. Il ne veut pas croiser March, il a peur de le voir, peur de parler de ce qu'il s'est passé il y a deux jours, peur de voir qu'il lui en veut. Il n'avait franchement pas envie d'en arriver là, il ne voulait pas gueuler, il ne voulait pas dire tout ce qu'il pensait, mais sur le coup de l'émotion, il n'avait pas réussit à se retenir. Alors voilà, quand Yaël met le feu une énième fois à la cuisine en essayant de faire une omelette, et qu'il essaye de se faire pardonner en sortant avec un énorme gâteau au chocolat, tout sourire, March, lui, pique une sacrée colère. Le ton monte, Yaël gueule aussi, il en a marre, et se casse. Voilà, flash back pourri. L'anglais pousse un soupir et se traîne jusqu'à la cuisine, lieu du crime, et cherche son colocataire. Pas là. Et le voilà qui se met à déprimé, March doit lui en vouloir d'avoir gueuler et d'avoir dit qu'il était toquer. Oui, il y a bien des TOC chez March, mais pas dans le sens là, et puis même, Yaël ne les voit pas, tout ce qu'il voit c'est son ami et les câlins qu'il peut lui faire. « March, March, March, March... » répète en boucle le bouclé. Ca tourne pas rond dans le ciboulot. Et Yaël se détourne de la cuisine, part pour prendre une douche, et il prend bien vite ses aises, il se met à chanter et à crier, il est chez lui après tout. Alors les Pussycat Dolls résonnent dans tout l'appartement, si bien que les voisins doivent les entendre aussi, on pourrait même croire qu'elles donnent un concert dans l'appartement des deux inséparables. Evidemment, le temps passe, le shampooing coule, et Yaël a oublié que March doit rentrer à la maison aussi. Alors il sort en serviette, une habitude, et commence à danser dans le salon, un peigne en main en guise de micro. « DON'T CHA WISH YOUR GIRLFRIEND WAS HOT LIKE MEEEEE ! » Et il danse, déhanche ses fesses, sans savoir qu'il les plante juste sous le nez de son colocataire. Vous voyez le tableau. « DON'T CHA WISH YOUR GIRLFRIEND WAS RAW LIKE... me... » Yaël se retourne en entendant un raclement de gorge, et son pied mouillé dérape sur le sol, BADABOOM, il tombe. Limite il se casse le dos mais le voilà qui rougit comme un idiot. Quelqu'un aurait pu le prévenir que March le regardait, assis sur le canapé, non ? Alors l'anglais se relève, l'air de rien, avant de se rendre compte, embarrassé, qu'il a perdu sa serviette en tombant. Crispé, rouge de honte, il fait alors une révérence ridicule face à March et file se réfugier dans la salle de bain. Bienvenue chez eux.

« Yaël, pitié, reste assis sur cette banquette. » « T'es aussi coincé que ton piano, Maël, seulement touché par tes propres doigts. » Le brun adresse un clin d'oeil à son frère jumeau alors qu'il quitte la voiture pour s'aventurer près de la Maison de l'Eden, c'est un endroit où on prend du bon temps en bonne compagnie, évidemment réputé. Son frère lui jette un coup d'oeil inquiet, assis derrière le volant et finit par le surveiller dans son rétroviseur. Bon dieu, il allait encore tout se prendre sur la gueule s'il n'arrivait pas à l'en empêcher. Alors, ni une ni deux, Maël saute de voiture et s'approche de Yaël pour poser une main sur son épaule. « Allez viens, on rentre, si on nous voit là on va faire jaser. » « T'as fini de parler comme un bouquin, t'es vraiment mon frère bordel ? » Et lorsque Yaël se retourne pour observer Maël, il fronce ses sourcils, comme s'il était contre le fait qu'ils se ressemblent. Oui, ses bouclettes à lui sont bien plus belles, c'est là la différence suprême, vous comprenez ? Et le caractère aussi, totalement l'opposé, le jour et la nuit, bien qu'ils soient complices. C'est n'importe quoi entre eux. Et le cadet, Yaël de toute évidence, monte déjà les premières marches, prêt à sonner et entrer dans quelques instants. « T'es vraiment un gamin, Yaël, t'as de sales fréquentations... » « La ferme, Maël, ne prononce même pas un seul mot. » Il s'est retourné, furieux, réduit la distance entre son frère et lui, le pousse en arrière et se mord la lèvre. Il ne comprend pas pourquoi c'est le big bang avec son jumeau, il ne sait même pas pourquoi ils ne s'entendent pas, il y a juste des différences énormes qui font que Yaël est ce qu'il est, et Maël, eh bien... « Tu sais très bien ce que je voulais dire, c'est certainement pas notre mère qui t'aurait emmener là-dedans, alors à part ton colocataire, je vois pas qui l'aurait fait. » « Ferme la ! » La différence se résume, aussi, dans le geste qui suit : le coup de poing qui part et s'éclate sur la joue de Maël. Si l'un frappe, parce qu'il ne sait pas s'exprimer, l'autre manie les mots à en faire aussi mal qu'un coup. Et le problème avec Yaël, c'est qu'il ne sait pas s'arrêter, alors il siffle, crache au sol et se détourne, s'enfuit, avant de frapper encore plus son frère. Il n'a qu'une hâte : rentrer chez lui.

"You and no one else."