NOM & PRÉNOM(S) : Belinda, Olive, BEAUMONT. ♦ DATE DE NAISSANCE ET AGE : 10 mai, 24 ans. ♦ ORIGINE(S) : Française. ♦ EMPLOI ET/OU ETUDE(S) : Ecrivaine. ♦ STATUT : Célibataire.
A L'EPOQUE TU ÉTAIS : Belle. ♦ LE CONTE : Beauty and the beast. ♦ TON RÔLE DANS L'HISTOIRE : La paysanne devenue princesse. ♦ DE QUEL COTE ES-TU ? : Le bien. ♦ TON DERNIER SOUVENIR : Elle, penchée au dessus d'un berceau, en train de chanter une berceuse à deux petits anges endormis, le bras de son mari enveloppant amoureusement sa hanche.
■■■ “Once Upon a Time” , Beauty and the Beast. ■■■
Chapter I - The Beauty and the Bad boy.
«
What do you know about my dreams, Gaston ? » Une moue blasée se peignit sur le visage sceptique de Belle. Gaston, l'air charmeur, haussa les sourcils et laissa échapper un rire bruyant. Et le voilà qui était reparti dans ces pressantes avances sans queue ni tête, armé d'un sourire ultrabright et d'oeillades lubriques, tandis qu'elle se dérobait, bafouillait, tentait d'échapper à ce trop plein d'attention qui la dépassait. Avoir six enfants, lui masser les pieds ... Et puis quoi encore ? Il s'empara violemment de sa main, avec moult passion et un excès probant de théâtralité, si bien qu'elle en laissa tomber son livre préféré : Jane Austen,
Orgueil et Préjugés. «
Say you'll marry me ! » Scanda-t-il, la laissant sans voix. Faisant mine de se baisser, elle extirpa sa main de la poigne enflammée de l'homme pour prendre la fuite au plus vite. «
I'm very sorry, Gaston, but ... I just don't deserve you ! » Fourrant son livre dans son panier, Belle s'éloigna à grandes foulées en soupirant. Il ne cesserait jamais de lui courir après et elle, dans toute sa candeur et sa gentillesse, ne saurait jamais le repousser assez sèchement pour qu'il se fasse une raison. N'y avait-il donc aucune autre fille au village qu'il puisse chasser et la laisser en paix ? Pourquoi n'accordait-il aucune attention à toutes celles qui se pâmaient sur son passage ? Il n'était pas un homme pour elle. Il était trop ... Bourru, sot, arrogant et la liste était encore longue pour décrire tout ce qui en faisait
"le mauvais garçon". Ce n'était pas
"lui", le prince charmant, que Belle était bien résignée à attendre, même si lorsqu'il croiserait finalement sa route elle ne le reconnaitrait pas ...
Chapter II - My dad isn't crazy !
La vie au village avait, au fond, bien peu d'attraits. Heureusement, Belle avait son père Maurice, inventeur loufoque, pour rythmer ses journées. Et, bien sûr, elle avait aussi ses chers livres dans lesquels se plonger et puiser l'inspiration. A défaut d'en vivre une, ils lui permettaient de rêver dans ces ailleurs fictionnels fantasmagoriques. Ce jour là, elle lisait
Au Bonheur des Dames affalée dans un champ de pissenlits lorsqu'un hennissement strident la fit sursauter. Son père était parti à la foire des inventions deux jours plus tôt et leur cheval revenait sans lui, traînant derrière ses sabots une carriole vide. Le coeur de Belle se serra si fort qu'elle manqua de défaillir. Ne prenant pas le temps de réfléchir, elle prit les rennes et partit à sa recherche ... Sans savoir qu'elle empruntait la route de son destin.
Son fidèle destrier la mena rapidement au lugubre château isolé, dans un coin reculé d'une foret si brumeuse que personne ne s'y aventurait jamais. Si Belle avait peur ? L'Amour le lui faisait oublier. C'est ainsi que tête baissée, elle passa les portes de ce qui deviendrait sa prison, car dans ce château vivait une bête, immense, immonde, et surtout colérique, détenant son père adoré captif. «
Take me instead! » Hurla-t-elle, animée par le désespoir, sans savoir qu'en renonçant à ce qu'elle avait de plus cher, son "bonheur", elle en découvrirait plus tard un encore plus grand. «
You would take his place? » «
Belle, no ! You don't know what you are doing! » Oh, si, elle savait exactement ce qu'elle faisait. Sa liberté contre celle de ce qu'elle avait de plus cher : sa seule famille. Le prix n'était, au fond, pas si élevé. Alors, elle se résigna, et dans un sanglot, elle acquiesça. Alors, il fut emmené, et elle se retrouva seule, effrayée, se pensant condamnée à vivre avec un monstre sans cœur qui ne l'avait même pas laissée embrasser son père une dernière fois. «
You didn't even let me say goodbye! I'll never see him again! And I didn't even get to say goodbye... » La bête resta sourde à ses suppliques. Le coeur de Belle était brisé et ses yeux trop embués pour qu'elle remarque que celui du "monstre" se serrait à chaque tremblement de sa voix.
Chapter III - I'll be you prisoner, for ever.
Maurice essaya bien de rallier les villageois à sa cause pour secourir Belle, mais personne ne le crut. Qui aurait donné du crédit aux paroles de cet illuminé ? Certainement pas Gaston, mais, guidé par sa fierté blessée, sa prétendue folie lui donna une idée : le faire enfermer pour s'accaparer de force le cœur de Belle lorsqu'elle reviendrait.
Pendant ce temps, au château, la vie suivait son cours tumultueux, entre hurlements bestiaux et refus d'obtempérer. «
Please. Attempt to be a gentleman. » Essaya de raisonner la Bête, aussi connu autrefois sous le nom de Prince Adam, l'un de ses plus fidèles serviteurs. «
But, she's being so difficult! » Elle l'était. La Bête essayait de rendre son quotidien moins noir, poussée par ses domestiques, mais Belle s'y refusait. Elle refusait d'être heureuse dans cette prison. Alors, elle s'appliquait à le faire enrager. Jusqu'à aller dans la seule aile du château qu'il lui avait interdite, où elle découvrit une pièce ravagée et une rose qui luisait dans un enclos de verre. Elle s'en approcha. Il la surprit. Sa colère déferla sur elle au point de la faire fuir. Il n'essaya pas de la rattraper. Alors, Belle tomba dans la gueule d'un autre loup : une horde de bêtes sauvages qui l’encerclèrent, elle et son cheval dont elle fut désarçonnée, au milieu de la foret. Et contre toute attente, alors qu'elle attendait la fin, la mort, soit pas noyade dans l'eau qui lac gelée, soit dévorée par un de ces loups affamés, elle fut sauvée. Par la Bête. Il n'était pas un monstre, il n'était pas ce sauvage. Derrière les poils et les crocs, il y avait de l'humanité. Un homme au grand cœur. Qui se battait sur elle. Ce soir là, son regard changea.
Chapter IV - He is not a monster !
Un air au violon, quelques notes de piano, une sublime robe de bal jaune, une danse entre les douces pattes de l'imposante Bête ... Belle tournoyait, resplendissante sous les reflets d'un lustre en cristal. En comparaison à cette affreuse nuit où il l'avait faîte sa captive, tout était différent désormais. Tout d'abord, il l'avait sauvée. Puis, il s'était ouvert à elle. Pour finir par la séduire. Sans le savoir ou plutôt se l'avouer, Belle avait eu le coup de foudre en le découvrant sous un nouveau jour. La musique cessa, ils sortirent sur le balcon, sous une myriade d'étoiles. Un air malheureux se peignit sur les traits de son cavalier qui se tourna vers elle pour lui demander : «
Are you truly happy with me ? » Sur le point de répondre « Oui », Belle eut une seconde d'égarement. Le souvenir de son père lui revint et une ombre passa sur son fin visage qui n'échappa pas à la Bête dont le cœur se serra. Lui confessant que sa famille lui manquait, Belle se vit tendre un miroir magique. Un éclair plus tard, il lui apparaissait, perdu dans la foret à sa recherche, évanoui et sans doute plus malade qu'il ne l'était lorsqu'elle l'avait quitté. Cette vision lui déchira le cœur., qui se démantela encore davantage lorsqu'elle lui demanda de lui rendre sa liberté et ... Qu'il accepta. Sa peine était visible mais ... Il le faisait par Amour. C'était la plus belle preuve qu'il pourrait jamais lui donner : accepter de la perdre pour qu'elle retrouve sa famille. Alors, si un jour elle souhaitait le revoir, elle n'aurait qu'à plonger son beau regard dans le miroir et il lui apparaitrait.
Belle retourna au village et se jeta au chevet de son père, sans savoir le traquenard qui l'y attendait. Gaston avait manigancé pour le faire interner en utilisant ses "délires" sur la monstrueuse Bête qui avait capturé sa fille. Belle était coincée. Gaston essayait de la manipuler. Elle s'interposa, brandissant le miroir pour prouver qu'il existait vraiment et débloquer la situation, sans réaliser que les gens ne verraient "qu'une bête", qu'ils auraient peur, qu'ils se sentiraient menacés et qu'au nom de la bêtise humaine : il la pourchasserait pour la tuer ... «
Please, I know he looks vicious, but he's really kind and gentle. » essya-t-elle de les convaincre. Gaston fut le premier à réagir, véhément. «
If I didn't know better, I'd think you had "feelings" for this monster. » «
He's no monster, Gaston, YOU are! » Elle savait qu'elle n'aurait pas dû s'emporter. Cela ne donna que plus de fuel à la haine du chasseur qui les enferma, elle et son père, dans la cave de leur propre maison avant de partir commettre un meurtre de sang froid ...
Chapter V - Don't leave me, I love you.
Le temps qu'ils réussissent à s'échapper et rejoindre le château, celui-ci avait été mis à sac. Ses occupants s'étaient bien défendus et la plupart des villageois avait reculé, même fui, mais pas Gaston. Arc en mains, il avait décidé qu'il ne reculerait devant rien tant que la tête de la Bête n'aurait pas roulé à ses pieds pour qu'il puisse s'en faire un trophée qui ferait bon genre au dessus de sa cheminée. Fou de chagrin depuis que Belle l'avait quitté, la Bête était une proie facile. Elle ne lutta pas, se laissa malmener ... Jusqu'à ce que soudain, elle se matérialise sous ses yeux. Elle était revenue, pour lui ! Parce que, oui ... Elle l'aimait. Obnubilée par sa Belle, la Bête fut négligente et Gaston réussit à placer un coup mortel. Le mastodonte eut tout juste le temps de répliquer, précipitant le chasseur dans le vide, avant de s'effondrer, dans un dernier souffle. Belle, mortifiée, se jeta contre son flanc, en proie à la plus totale dévastation. Elle réalisait, trop tard, qu'il était le prince dont elle avait toujours rêvé et qu'elle l'avait perdu. S'allongeant sur son corps sans vie, en sanglots, le cœur à vif, Belle ne savait plus comment vivre sans lui ... «
No ... No, please, I'm begging you. Don't leave me ... I love you. » Pleurait-elle à chaudes larmes lorsque tout d'un coup, l'impensable se produisit. Dans un éclair étincelant, la malédiction fut levée et le corps ensanglanté au pelage foncé laissa place à celui d'un prince qui avait tous les attraits d'un parfait héros de conte de fées. N'en croyant pas ses yeux, la jeune femme resta bouche bée devant son cher et tendre ainsi métamorphosé. Il s'appelait Adam, il l'aimait aussi et, surtout, leur Amour était si puissant qu'il ramena prospérité sur cette terre désolée.
Chapter VI - We were too happy.
Belle avait la vie à laquelle elle avait toujours aspiré. Même dans ses rêves les plus fous, elle n'aurait pu imaginer vivre un tel bonheur. Être la princesse d'un royaume enchanteur, aux côtés d'un homme si aimant qu'il l'étouffait presque, entourée de sa famille et de plus d'amis qu'elle ne pouvait en compter ? C'était simple : tout le monde l'aimait. Partout où elle se rendait désormais, on lui offrait des fleurs, des sourires, des regards admiratifs, qui même s'il la mettait un peu mal à l'aise, la ravissait aussi. Et puis, leur Amour avait donné naissance à des jumeaux, un garçon et une fille, qui était ce qu'elle avait de plus précieux.
Le tremblement de terre qui survint un beau matin et l'annonce qu'une malédiction allait frapper leur monde et détruire tout ce qu'ils avaient construit fut le coup le plus rude. Pour se venger de la reine Blanche Neige, sa belle mère les condamnait tous à l'exil. A l'oubli. Au malheur. Cette injustice lui fendit le cœur. Attelant un cheval, ayant entendu dire que quelques armoires magiques serait mise à disposition pour sauver le plus d'enfants possibles, ils en envoyèrent une quérir à la hâte. «
shhh, shhh... Mommy and daddy love you so much ... DEAR LORD, ADAM ! We'll never make it ! » hurla-t-elle alors qu'effrayés, les enfants hurlaient dans ses bras frêles. Mais Adam n'abandonnerait pas. Leurs petits seraient saufs, il lui en avait fait la promesse et il la tiendrait. Secrètement, il nourrissait également le dessein de la sauver aussi, bien qu'il savait qu'elle ne le laisserait jamais faire. S'il y avait une place vacante, elle serait pour Belle. Leurs enfants en sécurité, elle serait la suivante. Mais il n'y avait qu'une armoire ... et ils étaient déjà deux. «
We'll never forget you. We'll never give up on you. Take care of one another, my love. We love you deeply. » murmurait Belle, ayant le plus grand mal à se séparer de ses tout petits. Une fois les portes de l'armoire refermées, ils avaient déjà été rattrapés. Lorsqu'ils les rouvrirent, leurs bébés avaient disparu et malgré la douleur de la séparation, ils étaient soulagés. Ils s'y enfermèrent tout de même, même si on leur avait dit qu'un seul passage s'effectuerait, et lovés l'un contre l'autre, ils attendirent, main dans la main, livrés à leur sort ...
Café en main, Belinda s'essuya le front avant de jeter un regard morne à sa feuille quasi blanche. Ce matin, l'inspiration se faisait drôlement désirer. Tapotant du bout de son stylo son nez, elle chercha l'inspiration dans les passants, mais comme d'habitude, Taleville était bercée par une routine des plus ordinaire qui n'avait rien d'assez extraordinaire pour déclencher en elle la flamme de l'écrivain. Un regard à la pendule lui indiqua qu'il était bientôt midi et, repoussant sa chaise pour enfourner toutes ses affaires dans son sac, elle décida partir se balader pour se changer les idées. Passant devant le libraire, elle admira un instant ses deux derniers best-seller dans la vitrine, des livres pour enfants, Belle Adams, avec un soupir d'aise. La célébrité ne l'avait jamais intéressée et elle écrivait sous un pseudonyme, mais dans les petites villes, tout se savait et personne n'ignorait que "L'inventeur fou de génie" et "La malédiction du prince détesté" étaient ses œuvres. L'étudiante en littérature était donc devenue auteur. Sorti arranger sa devanture, le gérant lui lança gaiement : « Morning, Belinda! How is it going, this new book, deary? » « Still working on it. » lui sourit-elle en rabattant une mèche de cheveux derrière son oreille, légèrement rougissante. Ce garçon avait un petit coup de cœur pour elle, qu'elle n'avait jamais encouragé. Il était trop ... Direct. Et beau parleur, aussi. "Trop pour elle", en somme. Elle n'avait jamais apprécié le trop-plein d'attention. Continuant son chemin, elle remonta jusqu'à sa petite maison aux allures de chaumière, en bordure de la ville, sans se presser, profitant du grand air. Elle appréciait que le coin soit reculé, un peu isolé, et puis, elle avait toujours aimé marcher, la proximité avec les commerces n'était donc pas primordiale. Et puis, pour le bien être de son cheval adoré, elle avait besoin d'un bout de pré. Se glissant à ses côtés, elle entoura son encolure de ses bras et il hénit de ravissement en retour. « Oh, dear Phillibert ... What would I do without you? »